Enfin, la Haute Autotité de Santé HAS vient de publier ses recommandations de bonne pratique (5 mars 2020) sur le sujet de la plagiocépahlie et du couchage strict sur le dos. Ostéopathes et kinésithérapeutes se voient enfin reconnus dans la prise en charge de ces bébés et peuvent continuer leur travail pour accompagnement des parents pour apprendre les bons gestes au quotidien afin de lutter contre l’aggravation de cette déforamtion.

crâniennes positionnelles et mort
inattendue du nourrisson février 2020

crâniennes positionnelles et mort
inattendue du nourrisson février 2020
Ce que j’en pense
D’apparition secondaire
Possible torticolis associé 1 (torticolis postural congénital ou torticolis musculaire congénital)
Facteurs aggravants liés à l’environnement de l’enfant (poussette, transat, siège auto, coussin cale tête…)
La plagiocéphalie positionnelle va apparaître quelques semaines après l’accouchement, le torticolis a pu passer inaperçu dans les consultations médicales et le bébé évolue dans un environnement parfois trop coconnant (les matelas type cocoonababy, les coussins calant la tête dans les poussettes, dans les transats). Le marketing, les médias, les sites et les forums poussent les parents à acheter du matériel pour les « aider » à bien s’occuper de bébé2.
Le style de vie d’aujourd’hui et les moyens matériels proposés à nos jeunes parents augmentent le nombre de plagiocéphalies.
Une tête toujours inclinée et la préférence de rotation de tête pour dormir seront les meilleures indications pour alerter les parents.
Evidemment, ne pas voir dans toute préférence un torticolis ! Ne cherchons pas de problème là où il n’y en a pas.
Pour lutter contre cette croissance de nouveaux cas de plagiocéphalie :
– améliorer la qualité de l’information (attention à ce qui se dit sur les forums !)
– redonner du bon sens quant au choix du matériel de puériculture
– expliquer le mécanisme des plagiocéphalies, que l’asymétrie initiale peut être présente à la naissance mais d’une façon très subtile et que la préférence préférentielle de l’enfant l’aggrave
Que se passe-t-il quand la plagiocéphalie est là ?
Les répercussions immédiates d’une plagiocéphalie sont les possibles troubles de succion, coliques et régurgitations par atteinte des rapports intraosseux des os occipital et temporaux où se produit la compression en affectant la forme des foramens. Un grand nombre de fonctions dépendent des nerfs IX, X, XI, XII3.
Les conséquences à plus long terme d’une déformation crânienne :
Esthétiques mais pas que ….
- Conséquences psychomotrices et cognitives 4. Les bébés avec une plagiocéphalie sont décrits comme moins actifs quand ils sont sur le dos que les autres, qui tournent plus facilement la tête et le tronc au moment des étapes du développement.
Aussi l’asymétrie orbitale altère la qualité de la vision avec des conséquences sur la motricité fine.
- Conséquences mécaniques sur le plan maxilo facial par l’altération de l’articulé dentaire chez l’enfant (orthodontie).
- Conséquences mécaniques sur le plan cervico-vertébral. La persistance d’un torticolis et d’une plagiocéphalie peut expliquer la survenue lors de la croissance de scoliose crâniale à compensation rachidienne.
Selon Dr Amiel Tizon, « la séquence plagiocéphalie-torticolis ne s’arrange pas toute seule, elle s’aggrave dans la majorité des cas »
En conclusion, l’accommodation crânienne en plagiocéphalie peut être la conséquence du torticolis. Cette plagiocéphalie secondaire postérieure aggrave également le torticolis par restriction de mobilité. Les positions proposées à l’enfant dans certains matériels de puériculture accentuent le phénomène. Il est possible de prévenir certaines plagiocéphalies en informant les patients dès la grossesse ou en post couches.
Bilbliographie
- Lalauze-Pol R. « Le crâne du nouveau-né », Sauramps medical 2003
- Marck T., Gasquet B. de « Mon bébé n’aura pas la tête plate » Albin Michel 2015
- Sergueef N. « Ostéopathie pédiatrique », Elsevier 2008 ; 261
- Miller RI, Clarren SK. « Long-term developmental outcomes in patients with deformational plagiocephaly », Pediatrics 2000 ; 105
